Message d’une moto

Message d’une moto
(Texte provenant de la bénédiction à Saint-Joseph-de-Beauce)

Aie ! voudrais-tu préter attention un peu ?

C’est moi, oui…oui c’est moi, la moto qui te parle.

Regarde-moi bien dans les yeux, ici à l’avant c’est pas truqué c’est bien moi ça fait assez longtemps que je me tais :
j’ai des choses a te dire ;
j’ai des choses sur le cœur ;
j’en a qui chiale apres moi ;
y parait que je suis une casse gueule.

Sache que je suis parfaitement obeissante, je vais aller à la vitesse que tu vas me mener, je ne suis pas moins bête ni plus bête que toi, je suis comme toi, cesse de me faire des reproches et regarde-toi d’abord.

Tu vas me dire que je suis une vieille grincheuse ! Non, non, je me sens trés aimée trés choyée par toi, tout le temps que tu passes à me laver, à me frotter, à me shiner
à me couvrir d’une housse, ça me gêne des fois, il me semble que je prends la première place dans ta vie !

Y doit y avoir des jalouses, des jaloux à la maison.

Je ne voudrais pas être cause de chicane dans la cabane.

Prends -tu aussi de temps pour ton couple , ta famille, tes enfants ?

Je suis prête à leur laisser la première place …

J’ai tellement d’autres consolations, toutes les belle choses qu’on dit de moi :
je suis belle, je suis confortable, je suis racée, tandis que j’y pense, je ne bois que de l’essence, on me donne pas autre chose je vois double et je capote.

Je suis fringante, je suis la meilleure, y’a personne avant moi, je suis docile, je rends service, je suis… je suis… je suis quasiment le bon dieu…tsst…tsst !

N’est-ce pas moi qui vous apprend la fraternité, le partage, la joie dans notre association, dans notre fédération… ah ! oui, j’ai ma carte de membre de la FMQ.

Un petit service en attire un autre; je serais heureuse si tu te servais de moi pour faire une visite à un malade, à une personne seule, à quelqu’un dans le besoin, pour faire un tour à quelqu’un, à un jeune, à un enfant.

Tandis que j’y pense si j’avais des yeux pour me conduire, je n’irais peut-être pas partout où tu me conduis, je serais trop genée ?

En terminant, je voudrais te dire un secret :
je suis ordinairement fière de mes proprietaires,
je suis ordinairement fière de ceux et celles que je transporte
et comme je hais rouler dans l’eau et au « fret »
je fais le souhait que Dieu notre créateur nous prête son soleil, sa chaleur et son amour en 2008

Bonne saison
Je t’aime gros